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Comment j' ai construit certains de mes automates (4) ?


La vraie vie ! (automate inspiré par un fait réel!)

Cette page est la version française de l' article qui a été publié dans l' exemplaire March • April 2020 de l' excellent automatamagazine !

 

pour les autres pages, voir là:

 

L'automate La Vraie Vie

 

 

 

Pour concevoir et réaliser un automate, il faut trois choses. Tout d’abord l’idée générale, évidemment. Puis il faut décider de la partie esthétique : les matériaux utilisés et le style de la sculpture, et enfin inventer le mécanisme. Depuis longtemps j’avais dans le carnet ou je note toutes mes idées avant de les oublier, le projet d’une série d’automates sur les choses amusantes et utiles que l’on pouvait faire dans ma jeunesse et qui maintenant sont interdites par la pression sociale. Comme par exemple réparer sa voiture dans la rue en bas de chez soi, et même dans le cas des 2CV Citroën se fabriquer une automobile en combinant les éléments de différentes épaves (Chose tout à fait impossible maintenant dans les rues de Paris !) . Avec une amie nous avons pris l’habitude d’appeler ces comportements « la vraie vie », et comme son anniversaire approchait, j’ai décidé de lui offrir le premier de la série, (série que je ne suis pas du tout sûr de continuer !).
Donc mon idée était évoquer l’époque ou elle changeait le moteur de sa 2CV sous le métro aérien du boulevard Blanqui à Paris, et elle l’a fait bien plus d’une fois ! (Et moi aussi !)
Je me souviens que lorsqu’on sortait le moteur de la 2CV, la voiture se levait sur ses suspensions super-souples, gênant l’opération, et en général on avait oublié de démonter quelque chose, il fallait reposer le moteur pour finir de le décrocher. J’ai voulu figurer ça dans le mouvement, un clin d’œil à tous ceux qui ont un jour dépanné leur 2CV sur le bord de la route !
Pour l’esthétique j’hésitais entre un automate en volume et un tableau animé, mais finalement en voyant des œuvres d ‘ « art brut » j’ai décidé de réaliser une sorte de diorama, encore une activité de mon enfance qui a complètement disparu et dont j’ai gardé un bon souvenir ! Ces dioramas étaient réalisés en découpant des feuilles de carton, donc tous les personnages et décors étaient en deux dimensions.
Pour la mécanique je ne voulais pas utiliser un système classique de cames mais tenter de trouver quelque chose de plus simple (en apparence), une sorte de tiroir sur lequel j’installerai des bosses pour actionner le mécanisme. Je voulais aussi utiliser les solutions les plus basiques possibles, de celles qu’un artiste de l’ « art brut » aurait pu réaliser avec ses moyens limités. Au début je pensais actionner le tiroir comme un tiroir, directement, mais j’ai réalisé que le mouvement serait beaucoup trop violent ! Pour démultiplier le mouvement j’ai pensé au système souvent utilisé sur les vieilles radios à lampes, un fil tendu qui fait un tour sur un petit axe.

 

Mes premières notes :

 

Premières notes pour l'automate

 

 

 

 

Je me suis servi de mon fidèle Meccano pour tester et j’ai vu qu’il fallait plusieurs tours de ficelle pour avoir une force suffisante.

 

 


J’ai fait un premier petit croquis à l’échelle d’un modèle « dinky toys » de 2cv camionnette pour fixer les proportions

 

 

 

Etude dimensions automate

 

 

et les dimensions (deux fois plus grand que ce dessin !).
Une fois les dimensions décidées, j’ai fait un petit montage d’étude à l’échelle 1 vite fait pour voir les courses dont j’aurais besoin et trouver la hauteur du socle :

 

 

Maquette du mouvement

Je pouvais alors commencer la réalisation définitive. En général je fais le moins de plans possible, je préfère construire quitte à me tromper ! Le socle est en contreplaqué, le tiroir et les « bosses » en tôle galvanisée récupérée sur le boîtier d’un vieux PC. Aux passages de la ficelle j’ai serti des œillets de maroquinier pour qu’elle ne se coupe pas:

 

 

 

 

. J’ai renforcé les supports Meccano de la manivelle avec des morceaux de laiton épais soudés à l’étain pour éviter qu’elle ne s’use trop vite. Les bielles de commande sont en gros fil de fer galvanisé ordinaire, j’ai été obligé d’en renforcer la plus importante en doublant le fil et en soudant les deux fils à l’étain. Une actionne le moteur et la voiture, l’autre le personnage :

 

 

 


Le personnage et les différents éléments sont réalisés en fer-blanc, découpé à la cisaille ou à la scie Bocfil, soudés à l’étain avec un usage copieux de petits éléments en laiton de borniers. Pour dessiner la voiture et ses pièces, en plus de mes dinky-toys je me suis procuré un modèle réduit détaillé démontable de 2CV Citroën, et j’ai puisé dans mes souvenirs ! Les axes du personnage sont des clous ordinaires, arrêtés par des éléments en laiton de borniers. Au début je pensais que la gravité suffirait à guider les bras du personnage vers le moteur, mais ça ne fonctionnait pas du tout, aussi j’ai été obligé de compliquer le mécanisme! Sur cette photo on voit qu'il est fait un usage extensif des éléments de bornier,(signalés par des flèches rouges) un truc dont j'ai parlé ici :

 

 

 


Trouver le moyen de faire monter la voiture n’a pas été simple, finalement c’est un petit morceau de corde à piano qui relie le moteur à la voiture. Une vue du mécanisme terminé :

 

 

Reste tout le travail de décor et peinture.. Pour le décor du fond, j’ai fait une maquette à l’aquarelle à l’échelle 1 que j’ai ensuite reporté sur la plaque du fond par photocopie puis décalque. Pour le dessin, j’ai été prendre quelques photos de l’endroit, qui n’a pas beaucoup changé depuis 45 ans, et j’ai peuplé ce décor avec des véhicules qui comptaient pour nous à l’époque : mon camion Renault jaune, la Renault 16 des parents de mon amie, une 404 Peugeot break, une Volkswagen et une R8 Gordini qu’elle a aussi possédé. Je me suis servi d’Internet pour trouver des documents !

 


Je peins tous les éléments en fer-blanc à la laque Humbrol, je commence toujours par une couche de blanc.
Pour les éléments en bois, je travaille avec de la peinture pour décors de scène, une acrylique très mate et très résistante. Je passe une couche de blanc sur toutes les surfaces de bois, puis je ponce et enduit (avec de l’enduit ordinaire pour le bâtiment) si le résultat n’est pas assez bon.
Une vue du travail en cours :

 


La peinture une fois sèche, il ne restait plus qu 'a faire un emballage cadeau!


 

 

 

 

 

 

 

Si cette page vous a plu, la suite : Page 5: Malnou ventre à terre sur les routes de Dordogne!

 

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